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Songs of
9 octobre 2018

Le monde du Fleuve - Philip José Farmer

 

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" Le jour du grand cri, tous les humains qui avaient jamais vécu se réveillèrent, nus, sur les rives d'un fleuve immense, le Fleuve de l'éternité. Trente ou quarante milliards, issus de toutes les époques et de toutes les cultures, chacun parlant sa langue, chacun ayant sa conception de l'au-delà, et immensément surpris de se retrouver vivants. Parmi eux, des ressuscités célèbres en leur temps, l'explorateur Richard Burton, Som Clemens, alias Mark Twain, Jean sans Terre, Hélène de Troie, Cyrano de Bergerac, Mozart, Ulysse. Et tous les autres. Tous se demandent qui a construit ce monde impossible, qui les a ramenés à la vie. Et pourquoi ? " 

 

Si l'idée de base est excellente, le livre l'est beaucoup moins. Mon avis est très mitigé ; je vais me montrer un brin sévère, non seulement parce que, les critiques sur Le Fleuve De L'Eternité étant majoritairement positives, j'imagine que les bons points ont été largement soulignés, mais aussi parce que je trouve honnêtement que ce livre ne mérite pas sa renommée.

L'écriture est simple, la narration est fluide et l'action bien distillée ; la sensation de vivre une aventure est très forte : tout cela est vrai. Seulement les personnages principaux sont très antipathiques. Les psychologies tournent trop vite et trop platement autour du sexe, de sa nécessité – et, bouffonnerie existentielle, de la question juive ! L'humanité est depuis la nuit des temps en orbite autour du point Godwin.

Burton est un prétentieux connard qui se veut héroïque. Alice, une caricature détestable de la bourgeoisie puritaine. Frigate, le Yankee, est assez ambigu pour être vaguement intéressant ; antithèse d'un leader mais bras droit finaud, il donne la réplique à Burton dans les quelques discussions valables qui parsèment le récit. Monat l'extraterrestre est un genre de sage improbable dont on se serait bien passé : quand l'idée à la source du roman ouvre tant de possibilités de réflexions, comme une mise-en-abîme fondamentale à la fois de l'Univers et de l'inconnu, pourquoi résoudre la question extraterrestre aussi vite et aussi arbitrairement, sans la moindre nuance ? Et il y a Lev Ruach aussi, dont on retiendra qu'il n'a que quelques neurones mal connectés.

Les réflexions jonchant le récit sont au raz des pâquerettes, et les sentiments se font rares ; lorsqu'ils se présentent, on n'y croit pas une seconde. Dans l'ensemble, toute cette aventure pue la bêtise et la testostérone. L'humanité y est un troupeau répugnant.

Je retiendrai de ma lecture une bataille navale captivante au milieu du livre. Pour le reste, je regrette d'avoir directement acheté l'intégrale parce que la renommée de l'oeuvre et la beauté de l'édition m'ont convaincu de le faire ; il me sera très difficile de lire les tomes suivants, ce premier tome étant considéré par la plupart comme le meilleur.

Je le relirai peut-être un jour. J'en attendais beaucoup. Je l'aurais sans doute beaucoup plus apprécié en en attendant moins, car il n'est vraiment pas mauvais ; il est seulement très décevant.

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Cinéma, séries télévisées, littérature, jeux vidéos, musique, bandes dessinées... : 
Je partage ici critiques et billets d'humeur en m'accordant toutes libertés. Je réflechis, analyse et écris d'abord pour mon plaisir personnel, il n'est donc pas rare que les critiques présentées ici empruntent des biais de lectures si spécifiques qu'elles ne conviendront pas à l'internaute cherchant, à propos des oeuvres considérées, présentations globales ou prétentions d'objectivité.

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